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2015/1 I+D Verbände

Des temps difficiles également pour les associations professionelles? Les réponses de BIS et AAS

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La Suisse est connue pour sa vie associative très active. Mais de plus en plus d’associations déclarent avoir de la peine à trouver des personnes disposées à s’engager. Ce constat est-il également valable pour les associations professionnelles?

Engler: L’AAS a vu le jour en 1922 sous la forme d’un «groupe d’entraide pour archivistes» et, comme le veut la tradition suisse, s’est organisée en association. A l’exception d’un secrétariat professionnel à temps partiel, tous les services au sein de l’association sont assurés par un système de milice. L’effectif des membres de l’AAS augmente continuellement depuis des années, et ce, aussi bien pour ce qui est des membres collectifs que des membres individuels. Ceci s’explique d’une part par l’image de la profession qui s’étoffe et les nouveaux domaines d’activité: plus de personnes et d’institutions sont en effet confrontées à des thèmes archivistiques. D’autre part, les changements rapides entraînent de l’insécurité et le besoin de se mettre en réseau et de continuer à se former. L’offre de formation continue orientée vers la pratique et avantageuse figure parmi les forces de l’AAS.

Staub: BIS a connu une phase difficile après la fusion de BBS et ASD. Le comité et le secrétariat étaient en crise, le nombre des membres diminuait. Il était difficile à l’époque de trouver des volontaires pour s’engager dans l’association. On aurait pu mettre cela sur le compte du déclin du bénévolat dans le monde associatif. Après ces années de crise, on constata un retournement de situation: BIS est désormais bien là, sa notoriété au sein de la communauté ne fait que croître, elle fournit les prestations que l’on attend en principe d’une association. Cela va certainement aussi avoir un effet sur l’effectif des membres.

Quels rôles les associations jouent-elles à une époque où les groupes de projet et les initiatives sont toujours plus populaires et où les médias sociaux ne cessent de gagner en importance pour l’échange d’information et la mise en réseau?

Engler: L’avantage de l’association professionnelle est que, contrairement à des groupes spécifiques, elle représente tous les types d’institutions et de personnes, et ce, de toutes les régions linguistiques. Ceci est très important dans une Suisse fédéraliste dont le paysage archivistique est extrêmement hétérogène. L’AAS ne considère pas les groupes de projets et d’initiatives comme une concurrence, mais plutôt comme une extension et un complément bienvenu aux offres existantes. Les médias sociaux ne sont pas davantage une concurrence: l’AAS les utilise en effet elle aussi pour sa communication. Les membres de l’AAS apprécient en outre le contact personnel, les manifestations organisées par l’association sont également toujours des plateformes d’échange informel et social.

Staub: Etant donné que la bibliothèque en tant que 3e lieu ne cesse de gagner en importance, l’association devient elle aussi plus importante en tant que plaque tournante, plateforme et réseau. Car la vraie vie se passe encore et toujours en dehors du monde numérique.

Quelle est l’importance des associations I+D pour les professionnels I+D? Comment se fait-il, selon vous, que les rencontres et les cercles de travail informels deviennent toujours plus populaires?

Engler: L’évolution du nombre des membres montre que faire partie de l’AAS reste attractif pour les institutions et leurs collaborateurs. Il va de soi que certains s’engagent davantage que d’autres, par exemple au sein du comité ou dans des groupes de travail, ce qui est tout à fait normal. Les «groupes d’archives» locaux doivent être salués, car, comme l’AAS, ils promeuvent la mise en réseau et l’échange.

Staub: Les deux associations professionnelles BIS et AAS sont des organisations du monde du travail, des OrTra. Et sans ces dernières, pas de formation de base qui soit sanctionnée par un certificat fédéral de capacité.

Comment prévoyez-vous d’organiser à l’avenir le travail de lobbying des deux associations et leur image dans le grand public?

Engler: L’AAS est en train de réorienter son lobbying politique: le but est de se concentrer sur quelques thèmes importants et de les suivre comme il le convient. Mais qui dit lobbying dit également communication, comme c’est le cas tous les cinq ans avec la Journée suisse des Archives ou encore avec la collaboration au sein d’instances et d’organisations, par exemple au sein de la Fédération des utilisateurs de droits d’auteurs et voisins (DUN).

Staub: Cela va de BiblioFreak, la campagne d’image nationale en faveur des bibliothèques, aux contacts avec des politiciennes et des politiciens, en passant pas la participation à des instances importantes.

Quel rôle arbido joue-t-elle pour l’atteinte des buts définis par les deux associations?

Engler: En tant que publication spécialisée bilingue, arbido met en réseau les deux associations professionnelles voisines et promeut un «regard au-delà de ses propres murs». Ce moyen de communication commun aux deux associations conserve toute son importance. C’est aussi la raison pour laquelle il sera développé pour devenir une plateforme électronique.

Staub: Les mondes des archives, des bibliothèques et de la documentation sont très proches. La publication commune qu’est arbido le montre bien, vers l’extérieur également. La future plateforme électronique permettra à la revue de mieux nourrir et gérer le débat.

Quelles relations la BIS et l’AAS entretiennent-elles avec les autres associations?

Engler: L’AAS essaie, autant que faire se peut, de promouvoir le contact et l’échange avec les autres associations. Je pense notamment aux coopérations qui s’instaurent au niveau de l’offre de formation continue ou encore de la représentation des intérêts sur le plan politique.

Staub: BIS entretient des relations avec d’autres institutions culturelles de la Suisse, ce via l’association CULTURA. Sur le plan international, elle est membre de l’IFLA et d’EBLIDA, et elle entretient des relations avec ses associations partenaires européens.


Dans une phase où la BIS et l’AAS uniformisent leur formation professionnelle et où la BIS représente des groupes professionnels aussi divers que les bibliothèques publiques, les bibliothèques spécialisées, les bibliothèques universitaires ainsi que les centres de documentation, ne serait-il pas envisageable de créer une seule et unique association professionnelle afin de mieux représenter les intérêts des professionnels I+D (bibliothécaires, archivistes, conservateurs, etc.)?

Engler: La formation commune est juste et précieuse. Il n’est toutefois pas difficile de constater au quotidien que les mondes du travail et les conditions cadres sont parfois très différents. Parmi les tâches-clés des archives figure la garantie de la sécurité juridique. Il s’agit là d’une tâche que n’ont pas les bibliothèques, qui évoluent dans le monde de la formation et de la culture. Les priorités seront donc différentes au niveau du lobbying et de la communication grand public. A l’heure actuelle, une fusion des deux associations ne me semble pas encore être une option.

Staub: Il existe des bibliothèques qui gèrent des archives et des archives qui exploitent une bibliothèque. Lorsque le Records Management est né, on ne savait pas vraiment s’il s’agissait d’une tâche touchant la documentation ou l’archivage. La numérisation n’épargne aucun domaine, les domaines de tâches s’entremêlent. Grâce à la formation de base commune et à la revue arbido, la collaboration entre l’AAS et BIS est déjà très bonne. En faire plus à ce stade n’est pas nécessaire, quoique cela soit tout à fait envisageable.

Engler Claudia 2015

Claudia Engler

Claudia Engler ist Direktorin der Burgerbibliothek Bern und war Präsidentin VSA-AAS zwischen 2013 und 2019.

Staub Herbert 2014

Herbert Staub

Herbert Staub ist Präsident von Bibliothek Information Schweiz BIS, dem nationalen Verband für Bibliotheken, Informations- und Dokumentationsstellen und deren Mitarbeitende. Er bekleidet dieses Amt seit 2013, davor war er bereits seit 2010 im Vorstand tätig. Zudem ist er Vorsitzender der Ausbildungsdelegation I+D und Geschäftsführer von BiblioFreak Schweiz. 
Herbert Staub hat 24 Jahre im Bereich Dokumentation und Archive von Schweizer Radio und Fernsehen gearbeitet und bei der Einführung der Schweizerischen Mediendatenbank SMD mitgewirkt.