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2021/3 Der Nachhaltigkeit verpflichtet

DuraLab, coup de pouce méthodologique pour aider les SID à se durabiliser

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Parti d’un questionnement sur le rapport des SID au développement durable, le projet DuraLab est devenu un travail de Bachelor stimulant et rempli de surprises, qui propose une méthode simple pour aborder la durabilité en institution par la pratique, quel que soit le niveau de connaissances initial.

La période actuelle favorise les constats cyniques sur l’évolution des sociétés. L’économie mondiale, la santé publique, l’environnement, la sociabilité à l’heure de la 5G, notre système sociétal semble rendu à son point de rupture, avec pour seule réponse viable, la révision quasi-complète de nos modèles préétablis, pour établir un développement sain et durable.

Qu’elles soient écologiques, sociales, économiques ou simplement existentielles, ces problématiques et leurs résolutions nécessitent à la fois des connaissances spécialisées et la synthèse des compétences, par la collaboration de nombreux acteurs, pour permettre d’envisager notre avenir commun sous un jour nouveau.

Le rôle des services d'information et de documentation (SID) dans ce combat semble évident. Mettant à disposition les nombreuses sources de savoirs, réunissant les informations pertinentes pour des recherches ciblées, offrant un cadre de dialogue ouvert et préservant le patrimoine culturel de l’humanité, nos corps de métiers offrent de nombreuses voies d’application du développement durable.

Il serait néanmoins simpliste et réducteur de faire le point sur la capacité à durabiliser nos pratiques en s’arrêtant à nos missions fondamentales. De nombreux exemples à travers le monde indiquent qu’il est non seulement possible, mais souhaitable, d’envisager les SID comme des laboratoires de développement durable, à même de montrer l’exemple aux autres entités publiques, ainsi qu’aux populations.

Des ateliers de découverte de la faune la flore locale aux grainothèques, en passant par l’intégration sociale ou l’autonomisation des bâtiments et des personnes, le développement durable en SID a autant de visages que de voies d’approches. Il est fondamental de renier toute échelle de valeur dans les actions et moyens mis en œuvre, car lorsqu’on parle de durabilité, il s’agit avant tout d’encourager des démarches évolutives dans le temps et adaptables à tous les niveaux.

Malgré des exemples inspirants, l’approche du développement durable en institution se résume généralement à des encouragements à «changer les choses», laissant souvent les cadres démuni.e.s devant la tâche de développer des solutions cohérentes. La conséquence est souvent une démotivation à l’action et/ou une perception erronée des moyens nécessaires pour durabiliser une institution.

Les réponses reçues lors de l’enquête préliminaire à DuraLab ont révélé qu’une bonne partie des SID suisses ne semblaient pas avoir connaissance du large corpus d’outils et systèmes de soutien à leur disposition pour la durabilité. Une écrasante majorité a également le sentiment de ne pas exploiter le plein potentiel des établissements, pour répondre aux objectifs de développement durable (ODD). L’enquête a aussi montré que bon nombre d’institutions sensibilisées et souhaitant agir pour le mieux, ignoraient tout simplement comment s’y prendre concrètement et par où commencer.

C’est pour combler ce creux entre l’envie d’agir et le besoin d’avoir un socle méthodologique pour des actions cohérentes, que le projet DuraLab s’est construit. En observant ce qui se faisait en Suisse et au-delà, en compilant et convertissant des outils de développement durable et de gestion de projet à destination des entreprises, le travail a permis de construire une méthode à la fois simple et évolutive. Ce protocole fonctionne de façon cyclique, dans une optique d’amélioration continue.

La méthode finale porte l’acronyme ORBITE, dont chaque lettre représente une étape clé:

  • Observation: On affute notre regard pour repérer les problématiques locales (à notre échelle) liées aux 3 piliers du développement durable: Economie, Environnement et Société.
  • Récolte d’idées: On collecte le maximum de possibilités pour répondre à ces problématiques, que ce soit par la discussion ou par des méthodes passives, comme des boîtes à idées ou des outils de veille.
  • Brainstorming: On établit des priorités, en réunion, pour choisir quelle(s) solution(s) appliquer. On définit également des indicateurs clés qui nous permettront d’évaluer la viabilité réelle de la solution dans notre contexte.
  • Information: Aidés d’outils comme l’analyse de cycle de vie (ACV), les sources spécialisées et des personnes de référence, on s’informe exhaustivement sur la solution choisie, puis on informe éventuellement les publics sur les changements à venir, si nécessaire.
  • Tests: On effectue des tests pilotes en mettant notre idée à l’épreuve sur le terrain, afin de s’assurer de sa réelle viabilité. Pour ce faire, on utilise notamment les indicateurs définis à l’étape 3.
  • Evaluation: On recense et on évalue les résultats des tests en fonction des objectifs initiaux. On utilise ensuite le système SERP (Suivi, Evolution, Renouvellement et Partage), pour retirer les éléments inefficaces faire fructifier le reste.
Schéma de la méthode ORBITE
Razafindraibe, Elie, 2021. DuraLab, p. 31

Testée pour le mandat de Bachelor à la bibliothèque Ernst & Lucie Schmidheiny, sous la supervision de Mme Bénédicte Bruttin-Dupré, la méthode a permis la prise en main de solutions innovantes avec un grand potentiel d’avenir: le papier de pierre et les supports à encre numérique.

DuraLab se présente sous la forme d’une brochure (physique ou numérique) qui revient sur certains concepts de base pour comprendre le développement durable. Le document présente aussi la méthode ORBITE et les résultats des premiers tests pilotes en détails. Enfin, il recense les éléments-clés disponibles en Suisse pour les SID. Un livrable-outil clés en main pour faire d’une institution un «laboratoire vivant» comme le mentionne très justement Yves Flückiger, recteur de l’UNIGE, dans la prise de position de Swissuniversities sur la Stratégie pour le développement durable 2030 (Flückiger 2021, p. 2).

Développer et tester de nouveaux modèles de vie en société, voilà ce qui, selon moi, constitue le prochain défi des institutions, qui, au-delà d’inciter les populations à agir pour un développement durable, se doivent de guider par l’exemple et l’expérimentation.

RAZAFINDRAIBE, Elie, 2021. DuraLab, une approche pratique pour intégrer le développement durable aux pratiques des SID. Genève: Haute école de gestion de Genève. Travail de Bachelor.

FLÜCKIGER, Yves, 2021. Prise de position de swissuniversities sur la Stratégie pour le développement durable 2030 [en ligne]. Berne: swissuniversities, 11 février 2021. [Consulté le 10 août 2021]. Disponible à l’adresse: www.swissuniversities.ch

Abstract

Il semblerait étrange de penser que malgré les nombreuses crises actuelles, les outils fournis aux institutions pour développer et appliquer des solutions à leur échelle n’aient pas abouti à une base méthodologique commune pour aborder le développement durable avec sérénité et efficacité. Pourtant, il s’agit bien-là d’un constat documenté, qui fut la motivation première pour construire DuraLab, un outil pour aider à durabiliser les pratiques institutionnelles, avec une grande adaptabilité.

Angesichts der zahlreichen Krisen, denen wir uns derzeit gegenübersehen, müsste man meinen, dass die Werkzeuge, die den Institutionen zur Verfügung gestellt wurden, um Lösungen auf ihrer Ebene zu entwickeln und umzusetzen, wenn sie auch nicht auf einer gemeinsamen methodologischen Basis fussen, doch zumindest so einer solchen geführt haben. Denn so liesse sich nachhaltige Entwicklung mit Gelassenheit und Effizienz anzugehen.

Tatsächlich war es aber der Mangel einer ebensolchen geteilten methodologischen Basis, welche die Hauptmotivation für den Bau von DuraLab war: ein Werkzeug, das dabei helfen soll, institutionelle Praktiken nachhaltig zu gestalten und dabei sehr anpassungsfähig ist.