Histoire de l'AAS (1997-2022) - Etre visible et écoutée!
Les relations publiques et le lobbying font partie des buts de l’AAS. Ils sont de tradition récente, correspondant à l’évolution d’une profession qui apprend à s’exprimer et porte régulièrement le débat à l’extérieur de l’association. Pour ce faire, l’AAS use de plusieurs modes de communication selon les publics auxquels elle s’adresse: revue professionnelle arbido, site web et identité visuelle de l'AAS, événements comme les Journées des archives, ou encore résolutions et déclarations.
Une volonté persistante de lobbying
Depuis l’exercice 2017, le Rapport d’activité intègre un chapitre «Öffentlichkeitsarbeit/Lobbying», autrement dit «Relations publiques/lobbying». En novembre de cette même année, le Comité a mis en place une commission traitant de ces deux thèmes.
Il ne faudrait pas croire pour autant que ce type de préoccupation a échappé aux comités antérieurs. Le 75e anniversaire avait démontré l’importance de renforcer la place des archivistes dans la société, à un moment où les archivistes se dotaient du Code international de déontologie et que l’archivage électronique allait bousculer le schéma traditionnel de réduire l’archiviste à son rôle de gardien. Il est enjoint que l’archiviste s’affiche en gestionnaire de l’information, en architecte du futur et se positionne aux côtés des producteurs d’archives sur la gouvernance de l’information.
Dans le plan d’action 2002-2005, sous l’expression «Relations publiques», il faut comprendre un «marketing agressif» pour attirer l'attention des autorités politiques et du grand public sur la nécessité et l'importance des services d'archives.
Le message porté par le Comité d’alors: «La société de l'information est une opportunité pour les archives, les archives sont une chance pour la société de l'information».
La thématique du lobbying est également abordée dans le questionnaire de satisfaction de 2009 parmi les missions de l’AAS.
La lettre de novembre 2010 du Comité, lors de la consultation du Message concernant l'encouragement de la culture 2012-2015, contient les arguments fondamentaux dont l’AAS doit se prévaloir:
«Insistant sur le fait que le noyau fonctionnel de l’archivage consiste dans sa contribution à la sécurité juridique, à la bonne gouvernance et à la transparence, il faut impérativement rappeler que les institutions des Archives conservent tout un pan de la culture permettant un accès à la connaissance, et finalement à une matière qui contribue de manière essentielle à la définition de l’identité nationale, pan qui ne peut être ignoré.»
Cette mutation professionnelle impose à une direction d’archives et à une association qu’elles doivent porter le discours sur la place publique, persuader les autorités et les administrateurs d’investir dans les domaines de l’archivage et engager du personnel formé et expert.
En se préoccupant de lobbying, l’AAS s’affirme comme un «groupe d'intérêt, groupe de pression, groupe d'influence, un groupe de personnes créé pour promouvoir et défendre des intérêts, en exerçant des pressions ou une influence sur des personnes ou des institutions publiques détentrices de pouvoir» («Lobby», dans Wikipédia).
Le fait d’afficher cette ambition parmi ses objectifs accrédite que l'AAS dispose d’une légitimité certaine pour la pratiquer.
En mars 2008, Anna Pia Maissen, alors présidente de l’AAS, écrivait ceci dans le dossier thématique d’arbido «Le lobbying des services d’informations: concept et réalité» (lire le numéro):
«Lobbying definiert sich für den Verein Schweizerischer Archivarinnen und Archivare (VSA) als legale Einflussnahme auf politische Entscheidungsprozesse zur Durchsetzung seiner spezifischen Interessen, insbesondere mittels Information. Lobbying gilt heute als eine akzeptierte Form der Basisdemokratie und legitimes Element in der politischen Willensbildung.»
Lobbying gilt heute als eine akzeptierte Form der Basisdemokratie und legitimes Element in der politischen Willensbildung. (Anna Pia Maissen)
De notre point de vue, le lobbying est une composante des relations publiques qui, elles-mêmes, relèvent de la communication.
Dans un système fédéraliste et du fait qu’il n’existe pas de politique nationale des archives, cette relation entre ces deux activités ne peut pas être l’apanage d’un groupe de travail, aussi fort soit-il. En réalité, elle exige la concertation avec l’ensemble des services d’archives et leur participation active selon les objets.
Une association d’audience nationale se doit de donner des impulsions d’en haut et fixer les modes opératoires. Elle est la répondante des contacts avec l’Assemblée fédérale et les départements de la Confédération, les institutions, les organismes d’importance nationale. Les Archives fédérales doivent apporter leur concours dans la sélection des adresses et des personnes de contact.
Une politique de lobbying n’a des chances d’aboutir que si elle est précédée d’un plan d’action, soit d’une vision à court, moyen et long terme.
En initiant un projet d’intentions pour les années 1998 à 2001, le Comité avait indiqué le préalable à satisfaire. Les contacts directs ne suffisent pas s’ils ne profitent pas des conditions promotionnelles déjà existantes et auxquelles les membres de l’AAS peuvent renvoyer.
En 2022, ces conditions promotionnelles sont:
- la revue professionnelle arbido,
- le site web et l'identité visuelle,
- des événements tels que la Journée des archives,
- une politique éditoriale,
- des résolutions et déclarations.
Elles sont déclinées plus en détails ci-après.
La revue arbido: le vecteur de la communication professionnelle
La revue ARBIDO ou Arbido ou arbido représente depuis 1986 le dossier transversal phare des métiers des sciences de l’information. Elle a su s'adapter, au fil des années, et faire fi des turbulences d'un mariage pas toujours facile entre les différentes associations professionnelles.
Des Nouvelles avant arbido
L’AAS dispose, depuis 1947, d’une publication de quelques pages, dans une présentation modeste: Nouvelles de l’Association des archivistes suisses = Mitteilungen der Vereinigung Schweizerischer Archivare»1.
Le numéro de l’année 1975 livre un premier éditorial justifié par les chamboulements de la société qui ont déjà été mentionnés. Sous la signature de Catherine Santschi (AEG) et Ernst Ziegler (StadtASG), le périodique, selon le vœu de l’Assemblée générale de Liestal du 26 septembre 1974, doit être «un bulletin de liaison entre les membres et insérer une bibliographie courante indiquant les publications qui peuvent être utiles aux archivistes». En fait de communication, elle se veut interne et pratique.
Une revue commune pour ARchivistes, BIbliothécaires et DOcumentalistes
Dès 1986, les trois associations faîtières des archivistes, bibliothécaires et documentalistes s’entendent pour faire cause commune en lançant deux périodiques:
- ARBIDO-B (pour Bulletin), soit 9 numéros par année,
- ARBIDO-R (pour Revue), articulé autour de 4 numéros thématiques annuels.
En 1995, les deux publications fusionnent au profit de la parution Arbido de onze numéros par année. Une première rédactrice professionnelle, Cendrine Jéquier, est embauchée, la ligne graphique est entièrement refaite et de la couleur apparaît. La nouvelle formule demeure jusqu’à fin 2005.
Dès le 1er mars 1999, une association Pro Arbido est constituée pour faire face aux défis financiers et maintenir à flot la nouvelle ligne rédactionnelle. Les rôles sont répartis entre une structure administrative et une structure rédactionnelle. Christian Schweizer (Provinzarchiv der Schweizer Kapuziner) et Barbara Roth (AEG) y défendent les intérêts de l’AAS jusqu’en 2005.
En 2006, la revue devient arbido et fait à nouveau peau neuve avec son look éditorial, son complément de lettre d’information («newsletter») et la plateforme d’échange. Les quatre numéros annuels sont consacrés à des dossiers thématiques transverses aux trois associations. Un «abstract », rédigé en français ou en allemand, accompagne chaque contribution. Cette formule résiste jusqu’à fin 2016 où elle est remplacée par une édition uniquement électronique (parfois nommée informellement e-arbido).
Cette publication uniquement en ligne depuis 2017, souhaitée depuis plusieurs années, peine pourtant à trouver son lectorat. Elle n’aplanit pas les divergences apparues dans les enquêtes de satisfaction commandées de part et d’autre, par l’AAS en 2009 et par BIS en 2013, sur les questions de coûts, de contenu et la combinaison entre informations et réflexions professionnelles.
Les deux fusions que connaissent les bibliothécaires et documentalistes – d’abord celle de 2008 entre Bibliothèques et bibliothécaires suisses (BBS) et l’Association suisse des documentalistes (ASD) qui donne naissance à Bibliothèque Information Suisse (BIS), puis celle de mars 2018 entre BIS et la Communauté de travail des bibliothèques suisses de lecture publique (CPL) pour former l’association Bibliosuisse – n'aident pas à retrouver un équilibre entre nos différentes associations2.
Une rédaction entre calme et turbulences
Jusqu’en 1995, un rédacteur-responsable coordonnait les travaux rédactionnels qui étaient discutés et partagés au sein d'une commission de rédaction dans laquelle siégeaient les représentant·e·s de chaque association. Si les rédacteurs-responsables étaient différents selon leur appartenance à l’une ou l’autre ARBIDO, on retrouvait en revanche les mêmes personnes au sein des deux commissions de rédaction (détails dans Tableau 21). L’AAS était alors représentée par Fritz Lendenmann (StadtAZH) et Catherine Santschi (AEG), le premier étant secondé pour les deux revues, entre 1987 et 1991, par Barbara Roth et, entre 1992 et 1994, par Chantal Fournier (Archives de l’Ancien Evêché de Bâle, puis dès 1993 AV Bienne).
Dès le début 1995, une nouvelle équipe rédactionnelle entoure Cendrine Jéquier, première rédactrice professionnelle, sous contrat depuis le 1er janvier 1995 après un numéro d’essai. La répartition des tâches se fait entre une douzaine de personnes, recrutées au sein des associations partenaires. Les représentant·e·s de l’AAS sont: Elisa Balscheit (StABL), François Burgy (ESID/HES Genève) et Chantal Fournier. L’équipe vole en éclats à la suite du licenciement «brutal et sans concertation» de la rédactrice en chef en novembre 1996.
La succession des représentant·e·s de l’AAS au sein du comité de rédaction est donnée dans le Tableau 21, qui se compose bon an mal an, d’environ 4-6 personnes, toutes bénévoles à la différence du rédacteur/de la rédactrice en chef.
Le comité de rédaction se charge de choisir les thématiques et les dates des prochains numéros (qui doivent être approuvées par les comités des associations partenaires), de réfléchir à des articles et à des auteurs/autrices pour documenter la thématique retenue, de contacter ces derniers et dernières, de réceptionner les textes et les images, de faire les relectures et corrections des articles, enfin, depuis la version en ligne, de charger le contenu dans le système de gestion de contenu (content management system ou CMS en anglais) et de mettre le tout en forme. À cela s'ajoute la réception de recensions et de nouvelles hors thématiques.
Ces dernières années, la participation des bibliothécaires et des documentalistes à la rédaction d'arbido est devenue partie congrue et les publications ont reposé essentiellement sur les épaules des deux rédactrices de l'AAS.
La démission récente de la rédactrice en chef, Sara Marty, au printemps 2022, est venue compliquer le dossier.
Ligne rédactionnelle et lectorat
La comparaison du nombre de pages physiques et virtuelles des différentes formules d'arbido démontre une évolution des chiffres, d’abord relativement stable, puis une érosion qui s’affirme dès 2016 – les données statistiques de e-arbido sont des estimations.
Période |
Titres |
Fréquence annuelle |
Nombre de pages par année |
1986 |
ARBIDO-R(evue) |
4 |
171 |
" |
ARBIDO-B(ulletin) |
9 |
163 |
" |
ARBIDO B + R (total) |
334 |
|
1993 |
ARBIDO-R(evue) |
4 |
279 |
1994 |
ARBIDO-B(ulletin) |
9 |
211 |
1993 et 1994 |
ARBIDO B + R (total) |
490 |
|
1995 |
Arbido |
11 |
311 |
2005 |
Arbido |
11 |
307 |
2006 |
arbido |
4 |
312 |
2016 |
arbido |
4 |
188 |
2017 |
(e-)arbido |
4 |
130 |
2019 |
(e-)arbido |
4 |
96 |
Au fil des années, la revue arbido a su trouver des soutiens forts dont les éditoriaux rédigés à chaque mutation résonnent singulièrement aujourd’hui.
Ainsi, Jacques Cordonnier, rédacteur-responsable représentant l’Ecole de bibliothécaires-IES à Genève, écrivait ceci dans le numéro 1 d’ARBIDO-R de 1986:
«Voilà quelques mois encore, nous pouvions envisager que bibliothécaires et documentalistes de ce pays se reconnaissent à l’avenir dans des revues professionnelles distinctes. Aujourd’hui vous parvient la première livraison d’une publication nouvelle, commune non seulement aux documentalistes et bibliothécaires, mais également aux archivistes suisses.
Les historiens de nos professions expliqueront peut-être pourquoi, après avoir risqué la rupture, notre cercle s’est maintenu et agrandi. A nous, lecteurs et rédacteurs d’ARBIDO, il appartient de vivre cette unité préservée et élargi.
Une fois proclamée que nous sommes tous des «spécialistes de l’information documentaire», quels sont les éléments qui fondent notre communauté d’intérêts? Quels sont ceux qui, au contraire, justifient notre appartenance à des professions distinctes? Si le document, l’information qu’il contient et ses usagers constituent notre point de rencontre, nos attitudes leur égard divergent: techniques de travail différentes certes, mais également diversité des attitudes humaines qui nous amènent à préférer une démarche rationnelle ici ou plus intuitive là, à consacrer notre énergie au document ou plutôt à son usager, etc. Bien sûr, il ne s’agit pas là seulement de choix personnels; nos activités sont d’abord dictées par la finalité de l’institution qui nous emploie, cependant cette finalité nous contribuons également à la modeler.
Alors, si unité n’est pas synonyme d’uniformité, peut-être cette revue sera celle d’une communauté dont les membres, en présentant ce qu’ils sont, ce qu’ils pensent et font, interpellent leurs collègues dans leurs propres activités. Une revue commune pour que chacun puisse, consciemment, cultiver sa spécificité d’archiviste, de bibliothécaire ou de documentaliste, mais également se préparer à évoluer ou à agir avec ses collègues.»
La nouvelle formule lancée en janvier 1995 parle d’un nouveau cru: «La revue Arbido se veut un trait d’union entre les associations, entre les membres des associations.»
Celle qui lui succède en mars 1999, donne au nouveau rédacteur en chef, Daniel Leutenegger, de signer un éditorial piquant:
«Lehre der Chance der Leere
Die anregende Lehre der Leere hat in unserer Kultur meist kurze Wirkungsdauer; der Zustand des zeitweilig ungezügelten Daseins aber bleibt lehrreich: Die vorübergehende Orientierungslosigkeit («Ach ja, das Schreibzeug ist neu rechts auf dem Pult statt in der mittleren oberen Schublade; mein Gott, der Mac ist ja noch im alten Büro, der Drucker aber schon im neuen; das Telefon ist zwar schon da, das 'Who's who' aber noch nicht») - sie schafft auch Orientierung in dem Sinn, dass einem klar wird, aus wievielen Reflexen, Routinen, persönlichen Gewohnheiten der Alltag besteht und wieviel man dabei durch gelegentliches radikales Verändern hinterfragen, gar verbessern könnte. Ich hoffe, nicht der einzige zu sein, der beim (respektive nach dem) Zügeln.»
En janvier 2006, c’est au tour des présidents et co-présidents d’alors des associations partenaires - Andreas Kellerhals (AAS), Urs Naegeli (ASD), Niklaus Landolt et Peter Probst (BBS), de monter au créneau et d’interpeller les lectrices et lecteurs d’arbido. Ils réaffirment leur unité de vue et leur engagement à poursuivre l’aventure. Les termes se veulent frapper les lecteurs:
«La revue est un produit visible de la profession, et elle est donc un reflet important de l'identité professionnelle et de la vie des associations; en tant que produit, la revue confère une visibilité à nos domaines d'activité. Enfin, si on excepte les questions tournant autour de la formation, arbido est le projet le plus important géré en commun par les trois associations. Cela signifie, sans même parler du contenu, que des spécialistes de différents domaines collaborent entre eux et qu'il y a une mise en commun des ressources au niveau du personnel et du financement. De ce point de vue également, arbido est un important élément fédérateur des associations partenaires.»
L’éditorial du dernier numéro 2005, signé par Andreas Kellerhals (AAS), Urs Naegeli (ASD) et Peter Wille (BBS), titrait: «Arbido ist tot. Es lebe Arbido! Arbido est mort; vive Arbido!!» qu’ils accompagnaient du commentaire suivant:
«Evidemment, nous ne voulons et ne pouvons pas laisser trois associations professionnelles sans un organe de publication et de communication ou sans une solution de remplacement. Comme annoncé plusieurs fois, Arbido paraîtra l'année prochaine sous une nouvelle forme, d'une part comme revue, d'autre part comme lettre d'information («newsletter»). Par ce nouveau concept, qui rappellera les débuts d'Arbido il y a 20 ans, nous répondrons mieux aux différents besoins du public et soutiendrons entièrement en même temps le domaine I+D.»
Quel futur pour une revue professionnelle I+D?
La question de l’avenir d’une revue professionnelle commune est désormais posée.
La nouvelle association Bibliosuisse, qui représente désormais la voix unique de la profession bibliothéconomique au niveau suisse, compte 2'500 adhérent·e·s individuel.le.s et institutionnel.le.s. Malgré la hausse de ses effectifs, l’AAS demeure le partenaire minoritaire au sein des sciences de l’information, mais cela ne l'empêche nullement de continuer de maintenir à flot son vaisseau amiral («Flaggschiff»), selon l’expression dans le Rapport d’activité de l’AAS de 2008. La fusion des archivistes et des bibliothécaires n’est assurément pas à l’ordre du jour!
Pour l’heure, constatons qu’à la suite de l’accord de septembre 2015 de l’AAS et de BIS avec la Bibliothèque nationale suisse, tous les numéros de leurs bulletins respectifs et de leurs bulletins communs sont consultables en ligne sur la plateforme E-Periodica. La démarche relève de la Science ouverte (open science ou open research pour les anglophones), une manière de préserver l’acquis et de témoigner pour le futur!
Le site web et l’identité visuelle: plus qu’une question de graphisme
1997-2022: à chaque date son événement et son site web!
A la faveur de la Journée suisse des archives de novembre 1997 et de la Semaine internationale des archivistes du 6 au 11 juin 2022, il a été question du site web de l’AAS.
En 1997, il s’agissait du premier site jamais ouvert par l'association, intervenant deux ans avant celui de la base de données des archives d’entreprises «arCHeco», ce dernier en étroite coopération avec le Schweizerisches Wirtschaftsarchiv de Bâle et soutenu par le groupe de travail «Archives d’entreprises privées» de l'AAS.
25 ans plus tard en 2022, une nouvelle version du site web est proposée depuis le 6 juin avec une navigation complètement repensée, un graphisme renouvelé et des textes dans les trois langues, allemand, français et italien.
Des débuts plutôt austères et statiques...
Le premier site web était hébergé aux Archives de l'Etat de Lucerne (http://www.staluzern.ch/vsa). Il est géré par le webmaster Markus Lischer (StALU) qui a continué d'assurer le suivi jusqu’à fin 2011, sans frais particuliers.
Le nom du domaine www.vsa-aas.org est acquis en 2004 à l’ouverture de la nouvelle version du site.
En 2005, le site web comporte environ 500 pages. Les chiffres de consultation de 2009/2010 attestent 81'000 visiteurs pour 2010 (65'000 pour l’année précédente), 344'000 pages ont été consultées ou téléchargées (275'000 en 2009). L’enquête de satisfaction de 2009 confirme que le site constitue l’accès privilégié aux informations de l’AAS (lire l'article spécifique).
... à l'introduction d'une plateforme colorée et interactive
Au vu de ces constats, le Comité décide de lancer une nouvelle version du site web, richement illustrée d’images de moments d’archives et de portraits individuels ou de groupes de membres de l’AAS actifs en son sein. Son architecture est rendue attrayante par le vert-AAS («VSA Leporello»), qui remplace le gris du graphisme d’origine et qui, à l’instar de ce qui avait été déjà réalisé dès 1997, signe l’ensemble des produits publics de l’AAS.
En plus d’être habillé de neuf, le site bénéficie d’une navigation nettement améliorée et il perd de sa lourdeur statique. Ce nouveau site a exigé d’embaucher un webmaster technique professionnel qui va désormais seconder les personnes répondantes de l’AAS.
Dès juillet 2012, Nicolas Bugnon (BBB) succède à Markus Lischer comme webmaster. C'est à ce moment que la rubrique «Webmaster VSA» (présente depuis 2010 dans le plan comptable) commence à être remplie. Avec l’appui de deux membres du Comité - Daniel Nerlich (AfZ) et Anna Hug (Institution genevoise de maintien, d’aide et de soins à domicile) -, Nicolas Bugnon développe un espace communautaire interactif qui est présenté à l’Assemblée générale de Porrentruy en 2015. On introduit des nouveaux canaux et instruments de communication: Twitter, blog spécialisé «Traces», newsletter, agenda, dépliant.
Le nom du domaine devient www.vsa-aas.ch.
Un outil de travail et de partage
De plus en plus d'informations et de documents se partagent désormais sur le site web.
En parallèle des refontes du site, le Comité a dû fixer des règles précises sur l’utilisation du logo qui ne peut être appliqué qu’à des publications de qualité et opportunes. Le Rapport d’activité reçoit ainsi dès 2012 le nouveau logo.
Dès 2018, seule la voie électronique est utilisée pour les programmes de formation et de perfectionnement. La revue arbido se consulte uniquement en ligne depuis 2017. La mise en œuvre technique est désormais assurée par une société privée, qu’accompagnent le webmaster et certains membres du Comité.
Au départ de Nicolas Bugnon à fin 2016, Marco Orefice (AFS/BAR) pour les années 2017 à 2018 et Nicolas Scheurer (PTT-Archiv, Bern) de 2019 à 2020, vont remplir la fonction de webmaster de l'AAS, attribuée dès janvier 2021 au Secrétariat permanent, et reprise depuis l'été 2022 par Chris Rohner, le développeur du nouveau site web de juin 2022.
Les chiffres de consultation et d’utilisateurs ne cessent d’augmenter; ils dépassent respectivement les 120'000 visiteurs et le millier de personnes.
Lors de la refonte du site web en juin 2022, la navigation a été revue pour que les informations puissent être aisément consultées sur smartphone. Le focus du contenu a été mis sur les trois publics cibles de l'AAS:
- Les parties prenantes («skate holders») et le grand public pour la partie «Archives suisses», dans une optique de lobbying,
- Les actuels et futurs archivistes pour la partie «Profession archiviste», dans une optique de formation et de formation continue,
- Les membres de l'AAS pour la partie «Association», dans une optique d'échange de documents de travail.
Les actualités et les annonces d'emploi, très consultées, continuent d'être régulièrement publiées sur la page d'accueil.
À l'avenir, il est prévu que la base de données du paysage archivistique suisse provienne directement de la base de connaissances libre et collaborative Wikidata, en partenariat avec l'association Wikimedia CH et avec le soutien de OpenGLAM.
Journée suisse des archives
La Journée suisse des archives est à l’évidence la forme la plus spectaculaire que l’AAS s’est donnée pour communiquer. Le succès rencontré lors de la première édition en 1997 incita le Comité à agender une telle manifestation tous les cinq ans, de manière à éviter sa banalisation et son désintérêt.
Après 2002, 2007, 2012 et 2017, la manifestation a été reprise l'année du Centenaire de l’AAS en 2022.
Voici comment la première édition de la Journée en 1997 était présentée:
La célébration du 75e anniversaire de l'Association des archivistes suisses s'achèvera en point d'orgue les vendredi 14 et samedi 15 novembre prochains par la Journée suisse des archives. Cette journée permettra aux services d'archives qui le désirent de mieux se faire connaître auprès du grand public en valorisant une ou plusieurs facettes de leurs activités. Répondant à l'appel du groupe de travail «75e anniversaire de l'AAS 1997», une quarantaine d'Archives, de Genève à Coire et de Bâle à Locarno, se présenteront grâce à des expositions, des visites guidées, des conférences, etc. La présente information veut renseigner les archivistes suisses sur toutes les initiatives qui ont été prises pour cette journée et inviter les collègues non engagés ce jour-là, ainsi que les bibliothécaires et les documentalistes, à fréquenter une ou plusieurs manifestations. Elle aimerait aussi permettre aux Archives participantes de présenter leur manifestation dans la presse locale, en l'insérant dans le paysage archivistique suisse. Pour plus de détails sur telle ou telle manifestation, prière de s'adresser à l'institution organisatrice ou de consulter, à l'approche des 14 et 15 novembre, la presse locale.
Depuis 2017, elle est agendée le 9 juin, date dont le Conseil international des archives avait obtenu de l’UNESCO l’inscription dans l’agenda international pour faire connaître le rôle des archives et valoriser le travail des archivistes. La date correspond en fait à celle de la création du CIA; elle n’est pas à confondre avec la Journée mondiale du patrimoine audiovisuel fixée au 27 octobre.
Les éléments chiffrés figurent en annexe (Tableau 22).
En 2017, le thème «Archives∞connecter» a permis aux institutions participantes de rédiger leur première notice «Wikipédia» sur leur dépôt ou service d'archives, pour d’autres de contribuer à enrichir les entrées biographiques et les liens vers leurs fonds d’archives (lire l'article spécifique). En 2022, c’est toute le semaine du 6 au 10 juin que les Archives membres de l’AAS ont déployé des actions, en réservant la journée du 10 juin à ouvrir leurs portes au public, sous le thème «Archives pour tous» (lire l'article spécifique). Comme pour marquer son indépendance, l’AAS a choisi de formuler différemment les propositions thématiques du CIA, pour 2017: «Archives, Citoyenneté et Interculturalisme» et en 2022 «#Nous SommesLesArchives».
Politique éditoriale
À l’occasion de son 75e anniversaire, en 1997, l’AAS construit, pour la première fois de son existence, un programme éditorial couvert à part entière par des archivistes en fonction et soutenu par la ligne graphique étrennée pour le 75e anniversaire.
Elle choisit de publier la conférence «Die Archive in der heutigen Gesellschaft», prononcée lors de l’Assemblée commémorative de Zoug, par Norbert Reinmann (*1943), alors président de la Verein deutscher Archivare et premier archiviste communal à endosser une telle fonction.
Elle prolonge son effort par les publications dans des numéros thématiques de la Revue suisse d’histoire:
- «Archivistik in der Schweiz/L’archivistique en Suisse» (1997),
- «Überlieferungsbildung und Bewertung/Evaluation et formation des sources archivistiques» (2001),
- «Ecriture de l’histoire et archives/Geschichtsschreibung und Archivwesen» (2003).
En 2002, elle édite le «Répertoire des termes utiles aux archivistes suisses», en langue français-allemand et allemand-français.
Dès 2002, Gilbert Coutaz (ACV) propose le projet d’un Manuel des pratiques archivistiques en Suisse, alors appelé «L’archivistique en Suisse: pratique et défis», qu’il présente à la CDA le 23 octobre 2002. Le sommaire qu’il avait esquissé avec ses collègues genevois, Barbara Roth, François Burgy et Didier Grange, est publié dans le Rapport d’activité 2002.
Un comité de rédaction est nommé par le Comité. Il est présidé par Andreas Kellerhals. Gilbert Coutaz, Albert Pfiffner et Barbara Roth sont les autres membres.
La démarche aboutit en 2007 sous le titre «Pratiques archivistiques en Suisse». A ce jour c'est assurément l’entreprise la plus achevée de la recherche archivistique en Suisse sortie des rangs de l’AAS et qui devrait servir l’enseignement postgrade; il mêle les langues allemande, française et italienne, fait œuvre originale en proposant l’histoire complète des «Archives en Suisse, des origines à 2005», libérée de la juxtaposition usuelle des notices des différents types d’archives. Il aborde les développements les plus récents de l’archivistique: législation et gouvernance, formation et formation continue, cycle de vie des documents, records management, évaluation avec sélection, accroissement et collecte, description, communication, consultation et valorisation, conservation et prévention.
Deux autres monographies l’encadrent: «Unternehmensarchive – ein Kulturgut?» (2006) et «Archivbauten in der Schweiz und im Fürstentum Liechtenstein 1899-2009» (2008). Le premier numéro des travaux, «Actualité archivistique suisse/Archivwissenschaft Schweiz aktuel» en relation avec la formation «postgrade» aux universités de Berne et de Lausanne (lire l’article spécifique) paraît en 2008.
Ces trois publications sont estampillées du logotype AAS, comme celles éditées en 2010, 2012 et 2014, «Informationswissenschaft: Theorie, Methode und Praxis/Sciences de l'information: théorie, méthode et pratique». Leur éditeur, hier und jetzt, a son siège social à Baden. Elle a été cofondée en 1998 par Bruno Meier et Andreas Steigmeier, archiviste de Baden. La collection «Kultur für Profis» a été ouverte pour accueillir les travaux en archivistique.
En septembre 2012, sous l’impulsion d’Anna Pia Maissen, l’AAS publie le référentiel métier «Archiviste» et un dépliant en version courte, rehaussés par la ligne graphique, le vert-AAS («VSA Leporello»), déjà citée plus haut. Les deux documents peuvent être imprimés ou téléchargés. Le flyer peut être remis à quiconque. Le Comité entend accompagner, par ces publications, les dossiers de présentation et de promotion de la profession auprès des écoles de formation.
La politique éditoriale s’arrête à cette étape. Les priorités des comités subséquents vont ailleurs et sont accaparées par les tracasseries entourant arbido.
Un regard extérieur nous apprend que les filières de formation HES de Genève et de Coire valorisent en ligne leurs travaux, la première proposant de plus, depuis 2005, une revue électronique Ressi. Depuis 2016, les travaux du MAS ALIS des volées 2012-2014 et suivantes sont publiés en ligne.
Les Journées thématiques et les Publications de l’Université catholique de Louvain sont une source d’inspiration pour la valorisation et la diffusion de réflexions archivistiques. De nombreux archivistes suisses ont profité de cette tribune: les directeurs des Archives fédérales (Christoph Graf et Andreas Kellerhals); plusieurs archivistes genevois (François Burgy, Anouk Dunant Gonzenbach, Didier Grange, Barbara Roth, Catherine Santschi et Jean-Daniel Zeller), et autres Alain Dubois, Frédéric Noyer, Olivier Robert et Frédéric Sardet.
Ce qui se faisait régulièrement avec les Journées de travail et les Journées spéciales par des comptes rendus dans arbido a disparu depuis 2006 et avec l’évolution du site.
Résolutions et déclarations
Depuis l’année 2000, l’AAS s’est positionnée à 13 reprises sur un certain nombre de questions, par le biais de résolutions, de déclarations publiques et à travers des procédures de consultation – la liste complète figure en annexe (Tableau 23).
Cette situation contraste avec celle d’une association, jusqu’à ces dernières 25 années, réservée et peu prête à s’exposer au débat public. Pour qu’une association gagne en légitimité, elle doit s’afficher, être présente médiatiquement et sur les réseaux, mais aussi et surtout être prestataires de services.
A cet égard, il est dans l’ordre des choses que le Comité intervienne, en 2022, auprès de l’Office fédéral pour être associé à la consultation sur le Message culturel 2021-2024. Son «litige» trouve son origine, douze ans plus tôt. Le Comité d’alors avait déjà réagi, le 5 novembre 2010 (voir l’édition intégrale de la correspondance dans le Rapport d’activité 2010), après avoir constaté que les archivistes n’étaient pas cités dans le Message concernant l’encouragement de la culture pour la période 2012 à 2015. Il reçut une réponse circonstanciée du Conseiller fédéral en charge du dossier, Didier Burkhalter, le 9 juin 2011, qui confirmait ne pas reconnaître la qualité des archivistes dans cette procédure.
Un point – loin d’être insignifiant – mérite d’être souligné à la lumière de cet épisode. Il est important d’insister sur la présence de l’AAS dans les listes d’adresses de diffusion des procédures de consultation fédérale. Indéniablement, l’accréditation est un préalable de tout plan d’action dont l’AAS doit s’assurer de l’étendue, avant de se lancer dans le lobbying.
Histoire de l'AAS (1997-2022)
- Situation et contexte (introduction)
- L'association et ses organes
- Commissions, groupes de travail, groupes d'intérêt
- Coordination dans le domaine de l'archivage électronique
- Les instruments de la gouvernance
- Le dossier phare de la formation
- Introspection et portraits croisés
- Etre visible et écoutée!
- Les années de la maturation professionnelle (conclusion)
- Annexe: Tableaux avec détails
- Annexe: Sources et sitographie
- Annexe: Bibliographie
- 1 Les Mitteilungen der Vereinigung Schweizerischer Archivare = Nouvelles de l'Association des Archivistes Suisses (1947-1985) sont accessibles en ligne dans E-Periodica.
- 2 Par ailleurs, Bibliosuisse lance dès février 2019 Bibliosuisse INFO pour se substituer aux bulletins d’information interne de ces deux nouveaux partenaires. La CPL, née le 10 avril 1972, disposait de son propre organe de publication depuis 1978. L’histoire nous enseigne que les associations de bibliothécaires et de documentalistes ont déjà partagé une revue commune, entre 1948 et 1985.
Abstract
- Français
- Deutsch
Les relations publiques et le lobbying font partie des buts de l’AAS. Ils sont de tradition récente, correspondant à l’évolution d’une profession qui apprend à s’exprimer et porte régulièrement le débat à l’extérieur de l’association. Pour ce faire, l’AAS use de plusieurs modes de communication selon les publics auxquels elle s’adresse: revue professionnelle arbido, site web et identité visuelle de l'AAS, événements comme les Journées des archives, ou encore résolutions et déclarations.
Öffentlichkeitsarbeit und Lobbying gehören zu den Zielen des VSA. Sie haben eine kurze Tradition und entsprechen der Entwicklung eines Berufsstandes, der lernt, sich zu artikulieren und die Debatte regelmässig ausserhalb des Verbandes zu führen. Zu diesem Zweck nutzt der VSA je nach Zielpublikum verschiedene Kommunikationsmittel: die Fachzeitschrift arbido, die Vereinswebsite und die visuelle Identität des VSA, Veranstaltungen wie die Archivtage sowie Resolutionen und Erklärungen.